Bertille – En mode belle-maman bosse

Aujourd’hui, je vous présente Bertille. Après des études de stylisme et modélisme, Bertille s’installe à New York. C’est là-bas qu’elle décide de créer sa marque de lingerie inclusive et engagée Bertille Isabeau. Concentrée sur sa carrière et allant jusqu’à cumuler trois jobs pour l’aider à financer sa marque, Bertille ne pense pas à la parentalité et n’a pas de désir d’enfant.
Mais à son retour en France, elle rencontre Laurette et toutes ses certitudes s’écroulent. Déjà maman de deux enfants, Laurette lui fait découvrir les joies de la vie de famille. Bertille se révèle être une belle-maman accomplie, impliquée et attentive.
Dans ce portrait, Bertille nous expliquera comment réorganise-t-on sa vie d’entrepreneuse avec une vie de famille pas prévue et comment trouver sa place de maman auprès d’enfants qui ne sont pas les siens et former une chouette famille.
Je vous invite à écouter le témoignage particulièrement touchant de Bertille qui en devenant belle-maman à gagner un équilibre vie pro/vie perso qu’elle ne soupçonnait pas.
 

Le conseil de Bertille

« Croire en soi »

Ton pire moment dans ta vie de Maman Bosse

« Quand je me suis  cassée le coude et que j’étais seule avec les enfants au moment de la livraison de sa dernière collection… grosse pression à gérer. »

Ton meilleur moment de ta vie de Maman Bosse

« Quand je montre les photos des shootings aux enfants et qu’ils trouvent ça top ! »

Transcription écrite de l'épisode

(MARIE) Bienvenue sur Maman Bosse, le podcast qui questionne les trajectoires professionnelles des mères. Je m’appelle Marie et j’ai créé cet espace de parole pour montrer la réalité de nos parcours et permettre à chacune de trouver sa façon de conjuguer travail et maternité. Toutes les 2 semaines, je vous propose d’écouter des portraits authentiques de femmes ordinaires, peu visibles et pourtant si nombreuses. Une fresque féminine à l’image de nos vies : parfois dure , parfois tendre, souvent riche et toujours intense.

Aujourd’hui, vous allez découvrir le portrait d’une belle maman bosse. Bertille n’a jamais vraiment eu de désir d’enfant. Pendant des années, elle s’est concentrée sur sa vie professionnelle, cumulant jusqu’à 3 emplois à New York pour lui permettre d’autofinancer sa marque de lingerie Bertille Isabeau. A son retour en France, elle croise le chemin de Laurette, déjà mère de 2 enfants. Dans cet épisode, on parle de cumul d’emplois salariés et de vie d’entrepreneure, de trouver sa place auprès d’enfants qui ne sont pas les siens et de comment finalement, on forme une famille. Je vous laisse découvrir l’histoire de Bertille.

 

[MARIE] Bonjour Bertille, bienvenue à mon micro, je te propose de te présenter : est-ce que tu peux nous dire de qui tu es la maman et dans quoi tu bosses ?

[BERTILLE] Alors je suis Bertille, moi je suis la belle-maman de Jules qui a 12 ans et Lili qui a 8 ans et je suis créatrice de lingerie.

[MARIE] Alors je te propose qu’on revienne quelques années en arrière, au tout début de ta vie professionnelle. Comment a commencé ta carrière, quelles ont été tes premières expériences ? Tu avais envie de quoi ?

[BERTILLE] Alors moi, j’ai fait du coup une école de stylisme mode. Mon but, c’était de créer des vêtements vraiment et à la suite de mes études, je me suis retrouvée à ne faire que des stages parce que finalement, il y a beaucoup d’écoles de mode, beaucoup d’étudiants et très peu de postes. Et c’est un milieu où l’on fait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de stages avant de réussir à enfin pouvoir travailler. Au bout d’un moment, après plusieurs stages, et bien je devais continuer à me nourrir quand même, donc j’ai bifurqué dans la vente. Le truc un peu que tous les étudiants en mode refusent de faire. Mais bon, parfois on n’a pas le choix. Du coup je me suis retrouvée à faire vendeuse puis première vendeuse pour une grande marque sur l’avenue Montaigne donc c’était chouette parce que j’ai vu les rouages de la mode côté vente et tout ça, mais c’était pas ce qui me plaisait le plus à ce moment-là ; je suis partie aux États-Unis, à New York.

Pendant 5 ans, en fait. D’abord, j’ai repris dans la vente pour faire mon anglais, me faire un peu d’argent et assez rapidement je me suis dit : « OK, ça me saoule j’ai pas fait toutes ces études pour ça. » Du coup, j’ai arrêté.

Je me suis mise à travailler en tant que manager dans un salon de tatouage. Parallèlement, j’ai pris des extras en tant que barmaid dans un bar à vin français et je me suis dit que j’allais lancer ma marque en fait.

[MARIE] Et alors à ce moment-là, dans ta vie personnelle t’en étais où et notamment sur la question de la maternité, comment tu te positionnais à ce sujet-là ? Ou alors, est-ce que c’était pas du tout un sujet dans ta vie ?

[BERTILLE] Je voulais pas du tout d’enfant, pour moi c’était pas une option, donc du coup ça m’allait très bien de travailler énormément parce que du coup j’avais 3 jobs en même temps. J’avais pas de week-end j’avais pas de jour off, pas de vacances parce que ben c’est les États-Unis et j’enchaînais tout ça, les 3 jobs en même temps, sans me dire que, un jour, faudrait gérer une famille en plus. Pour moi, c’était vraiment pas à l’ordre du jour.

[MARIE] Dans ces 3 jobs et cet emploi du temps assez chargé. Comment tu t’es organisée pour lancer ta marque ? Ça a démarré comment ?

[BERTILLE] Alors ça a démarré tout petit, tout petit. D’abord, j’ai fait les les dessins toute seule ; ensuite, les patrons ; ensuite, les prototypes. Au fur à mesure, j’ai trouvé les tissus, ça prenait beaucoup de temps. C’était vraiment step by step mais ce qui est chouette aux États-Unis, c’est que si t’arrives avec un peu d’argent de côté pour un atelier ou quoi que ce soit, tout de suite on te dit OK. Personne ne remet en doute ta légitimité. Donc, du coup j’ai pu, j’ai eu la chance de pouvoir lancer ma marque fin 2017 si je dis pas de bêtises, avec une première collection, et finalement j’étais personne là-bas. Il y a pas mal de gens qui m’ont fait confiance et qui ont dit : « d’accord, on va travailler ensemble »; et c’est comme ça que j’ai pu le faire. J’avais pas de statut de marque, j’avais même pas d’e-shop, enfin c’était vraiment vraiment à l’arrache. Mais j’ai persévéré.

(MARIE) Est-ce que dès le départ la marque avait une identité forte ? Tu savais exactement ce que tu voulais faire ou est-ce que les choses se sont affinées, et finalement au début c’était très différent de ce qu’elle est devenue aujourd’hui ?

(BERTILLE) Dès le début, j’ai souhaité faire une marque de lingerie qui s’adapte à tous les corps, donc je voulais faire le plus de tailles possibles. Donc au début j’ai commencé avec du XS au XXL tout en noir, en coton bio et en dentelle de Calais et je voulais produire localement, donc à Brooklyn.

L’idée était vraiment d’être le plus écolo possible et inclusif possible. Et quand j’ai expliqué tout mon projet à plusieurs personnes à New York, on m’a dit que c’était un peu fou et que c’était pas possible de cocher autant de cases. Et comme je suis un peu têtue, ben j’ai j’ai dit : « OK, je m’en fiche en fait, je vais le faire » ; et il se trouve qu’aujourd’hui, là, je suis en train de préparer la collection 4. Voilà. C’est toujours plus inclusif et je produis à Paris et tout va bien en fait. Donc c’est complètement possible, mais ça demande beaucoup de travail.

(MARIE) Et alors, à côté du lancement de ta marque, t’as continué à avoir d’autres boulots à côté : comment ça s’est passé la suite ?

(BERTILLE) La suite c’est que du coup je travaillais au salon de tatouage 4 jours par semaine la journée, dont le samedi, où je faisais 11h-minuit. Parfois, je me couchais même à 4h00 du matin si certains tatoueurs avaient pas fini. Le bar, je faisais tous les dimanches de 9h à 23h. Et 2 soirs dans la semaine et le reste du temps, je m’occupais de Bertille Isabeau. Donc c’était vraiment vraiment très intense.

(MARIE) Et ça a duré comme ça combien de temps ?

(BERTILLE) Ça a duré jusqu’en octobre 2018 où là je suis rentrée en France donc ça a été, en gros, une année et demi intense parce qu’en plus en septembre 2018, je suis allée faire la Fashion Week de Vancouver au Canada. Donc ça, c’était super. Pour la collection 2. Et là je me suis rendu compte que ça prenait un sacré tournant, enfin que c’est, que c’était plus qu’un petit travail à côté, c’était vraiment le travail qui me prenait le plus de temps.

(MARIE) Tu es rentrée en France avec l’idée de te consacrer à ce projet, à cette marque et de relocaliser ta production en France ? Ton retour en France, comment tu l’envisageais sur le plan professionnel ?

(BERTILLE) Je pensais que ça allait le faire, que j’allais pouvoir trouver des solutions, m’adapter etc…, et en fait, en revenant en France, je me suis d’abord confrontée au fait que j’avais pas de feuille d’imposition, que j’avais pas de fiche de salaire depuis 5 ans, que personne ne savait qui j’étais et que personne ne voulait me donner de travail ni d’appartement. Donc c’était un peu compliqué. J’ai un peu galéré. Jusqu’au jour où j’ai rencontré un patron d’un salon de tatouage dans le Sentier qui, lui, avait besoin d’un manager. Et là du coup j’ai dit : « parfait je sais faire ». Le problème, c’est qu’en France on propose que des 35 h. Et moi, j’avais l’habitude de travailler plus de 40 h par semaine. Du coup, je passais mon temps à dire aux gens : « mais non, je peux faire des grosses journées et je peux cumuler plusieurs jobs, c’est OK », parce que c’est comme ça que j’avais lancé ma marque. Et c’est comme ca que ça me permettait de mettre de l’argent de côté pour la faire vivre parce que finalement, j’ai jamais fait de crédit. J’ai jamais emprunté d’argent. Moi je fais tout avec mes fonds propres et en France on m’a dit : « Ben non, tu as 1 job et c’est tout ».

Et j’ai eu l’impression au début de perdre mon temps, que ça n’avançait pas. En 2018-2019 je continue à faire des shooting, à dessiner mais j’ai pas eu l’occasion de relancer une collection parce que j’avais trop de pain sur la planche. Finalement, la fait que je retrouve une maison, que je fasse mon déménagement international et que je me remette à travailler c’était un énorme chamboulement et en plus, à ce moment-là, j’ai rencontré Laurette. Du coup, ça faisait double chamboulement.

(MARIE) Justement, sur le plan personnel : tu nous as dit que toi, la maternité, c’était pas du tout une envie, et aujourd’hui tu nous as dit que tu étais la belle-maman de 2 enfants : alors il s’est passé quoi pour passer de « je ne veux pas d’enfant » à « j’élève les enfants d’une autre personne » ?

(BERTILLE) Il se trouve que j’ai rencontré à Laurette en novembre 2018 donc un mois après mon retour. C’était tellement pas prévu, moi je pensais vivre ma vie tranquillement et je suis tombé sur Lorette. Et là, elle me dit qu’elle a 2 enfants de son premier mariage. Euh, et je me suis dit, mince, alors ! Ah, c’était pas du tout prévu parce que des enfants quand tu les fais toi même déjà, c’est une sacrée responsabilité quand c’est pas les tiens. En plus, Sarah Justin, un challenge en plus parce qu’ils ont rien demandé, ils ont déjà vécu la séparation de leurs de maman. Je voulais pas venir chambouler tout ça et et potentiellement leur faire du mal et en fait pas du tout puisque aujourd’hui ça fait 3 ans qu’on est ensemble et on va se marier, donc tout va bien clairement. Mais voilà, c’était un sacré challenge, parce que c’est du coup tout de suite, on rentre dans une vie de famille avec des horaires, avec des obligations, avec plein de choses à faire et vu tout le job que j’ai, partout, tout le temps, c’est ça peut être rock.

(MARIE) Donc c’était vraiment la partie logistique, la question des horaires, de l’emploi, du temps, qui dans la famille, enfin la maternité et la famille qui te faisait peur ?

(BERTILLE) Bah alors, il y a la logistique, qui, n’est pas négligeable. Il y a aussi toute la problématique de l’attachement. Ouais, je pars du principe que des petits humains faut vraiment prendre soin d’eux, il faut pas leur faire de mal et il faut vraiment être très prévoyants. C’est un sacré job et une énorme responsabilité parce qu’ils s’attachent vite, ils prennent tout, toutes les émotions fois milles, donc c’était surtout ça, moi qui me stressait. Et en fait assez rapidement, je pense qu’on est devenu une vraie famille parce que au bout de 8 mois, on s’est installé tous les 4 dans un nouvel appart.

Et là du coup, c’est vraiment devenu une évidence. On était devenu une famille.

(MARIE) Toi tu t’es questionné sur ce rôle de de belle-maman sur ton positionnement par rapport à ses enfants et par rapport au fait que toi même tu n’avais pas forcément d’envie de maternité, ça a été quoi ton cheminement sur ça ?

(BERTILLE) Ça a été un peu compliqué parce que à la fois je passe ma vie à dire à Laurette, non, mais je suis pas leur, enfin, je serais jamais leur mère. Ils ont pas besoin d’une 3e maman, donc c’était un peu comme si j’arrêtais pas de me convaincre que non, non non, surtout j’allais pas faire son rôle là et à la fois très rapidement j’ai pris ma place. Par exemple j’ai toujours bien aimé faire les devoirs, c’est un truc chelou mais du coup faire les devoirs des enfants c’est quelque chose qui me plait. Préparer leurs fringues avec eux le soir, raconter les histoires, même jouer en fait. Je pense qu’un peu malgré moi, j’ai je devais sûrement avoir très envie d’avoir des enfants mais pas me l’avouer. Et du coup, là, j’ai gagné des enfants sans avoir a eu à passer par la case grossesse accouchement, couche, j’ai tout de suite eu des enfants petits parce que Lily elle avait 5 ans quand on s’est rencontré – ils avaient encore besoin de nous et c’est pas mal du tout comme option.

(MARIE) En tout cas, toi, c’est un rôle finalement dans lequel tu t’es retrouvé assez naturellement et t’as trouvé ta place finalement sans trop de difficulté, c’est ça ? Si j’entends bien.

(BERTILLE) Ouais, carrément ouais, c’est bien réparti. Les rôles de chacun et et c’est drôle parce que Laurette maintenant passe son temps à dire que à part à qu’est ce qu’on mange ce soir ? C’est la seule question que les enfants lui pose à la maison et que toutes les autres questions sont pour moi. Mais c’est vrai que que j’ai réussi à, enfin, on a réussi à établir une vraie, une vraie complicité. D’ailleurs, c’est un sujet, il y a quelques jours : est-ce qu’ils peuvent dire que je suis un parent ou pas ? Est ce que enfin je leur ai dit en fait on s’en fiche du non ? L’important c’est qu’on sache bah que on s’aime. Je leur ai dit que je pouvais pas leur promettre que on sera toujours une famille parce qu’on sait pas de quoi est fait et j’aime pas faire des promesses en l’air mais je leur ai dit que je serais toujours là pour eux et déjà rien que ça, ça les a vraiment rassuré. Je leur ai dit aussi que ce seront toujours mes enfants, parce que quand on vit avec des enfants une semaine sur 2 enfin, la moitié de mon temps, il est avec eux, Bah ça, ça crée des liens de fou d’ailleurs tu dis que ce sont tes enfants, tu les considères comme tes enfants ?

(MARIE) Ah oui bah oui, parce que quand il y a un cauchemar, quand il y a un bobo, un mot à signer ou quoi ? Enfin je je, je suis là autant que Laurette. Légalement, il porte pas mon nom et je les ai pas vu à leur naissance et j’étais pas là pour leurs premières années. Mais aujourd’hui, je m’en occupe comme si j’étais leur mère, donc y a pas de y a pas de différence entre Laurette et moi.

(MARIE) Et du coup, sur le plan professionnel, t’en es ou aujourd’hui est ce que t’as toujours plusieurs activités comme tu pouvais l’avoir à New York ou est ce que tu te consacre exclusivement à ta marque de lingerie ?

(BERTILLE) Oui maintenant je suis plus que depuis le mois d’octobre que sur Bertille Isabeau, donc c’est un grand saut dans le vide je suis toujours presque toute seule, laurette me donne des coups de main. Elle m’aide beaucoup sur la partie administrative et tout ça parce que c’est vraiment un truc qui me qui me donne de l’urticaire, mais dans l’idée, ouais, je fais tout ,toute seule encore. Je travaille à la maison et 3 jours par semaine, je vais en coworking dehors pour travailler et j’essaie d’arranger mon mon agenda pour déjà, pour avoir les week-ends. Rester avec ma famille en fait, le week-end, ça, ça a été un peu la révolution de cette année. Parce qu’on n’avait jamais vécu des samedi ensemble, donc c’est trop bien pour tout le monde et et le soir, j’essaie de pas rentrer tard. Et qu’on puisse manger tous les 4 ensembles, donc c’est des petites modifications qui font beaucoup et du coup ça me permet de mieux cadrer mes journées de travail. Donc, les semaines, ils sont pas là, je peux avoir tendance à abuser, à travailler beaucoup plus. Mais les semaine ou il sont là, ça me cadre en fait et je sais que, à partir de 17h, je ne vais plus pouvoir vraiment travailler. Je vais être sur les devoirs, le bain, jouer au Playmobil et cetera, donc c’est pas mal aussi mais ça rajoute une petite case dans ma tête ou je dois mieux gérer mes rendez-vous et cetera.

(MARIE) Donc ça c’est depuis le mois d’octobre et ça veut dire que avant avant ça, ta continuer à jongler avec plusieurs boulots ?

(BERTILLE) Ouais, avant j’étais donc manager d’un salon de tatouage à Paris et du coup, je travaillais du mardi au samedi de 11h à 20h. Et en plus du coup, le soir, je travaillais sur BI et le week-end. Et en gros, je travaillais tout le temps, ce qui a fait que cet été, pour une fois, j’ai pris des vacances, mais surtout, j’avais coupé mes réseaux sociaux pendant 10 jours et quand j’ai dit ça aux enfants que pendant 10 jours je ne posterai pas de Story Sur verte isabeau, ni de poste, ni de quoi que ce soit. Ils étaient tellement heureux de se dire, OK, on va voir bertille que pour nous et ça m’a fait beaucoup de bien au début, j’étais stressée, mais en fait ma page Instagram n’avait pas s’éffondrer mon site internet non plus et c’était OK de prendre 10 jours pour moi, donc c’était une grande première.

(MARIE) Et qu’est-ce qui t’a poussé à prendre cette décision de se consacrer exclusivement à ce projet là ?

(BERTILLE) Bah déjà je voyais bien que si je me lançais pas à 100%, ça allait jamais. Vraiment, j’allais jamais pouvoir en vivre parce que je voyais bien la limite de temps. Mes journées sont pas extensibles. En plus de ça, j’ai une endométriose qui me qui me tuée. Parfois je peux pas travailler en fait, que je me suis dit, il faut que je m’écoute aussi, je peux pas m’épuiser. Je veux pas perdre des journées précieuses avec ma famille parce que je travaille parce qu’à côté j’ai aussi un autre job fin, c’est plus possible et du coup j’ai eu la chance de pouvoir négocier une rupture conventionnelle avec mon patron qui m’a permis de pouvoir partir un peu légère, je suis vraiment un peu, c’est juste histoire de voilà dire, je suis pas à 0€ sur mon compte en banque et voilà peut être que du coup là dans les années à venir je vais faire des choses peut être un peu moins drandiose et parce que la dernière collection, j’ai quand même sorti un film mais ce que je veux dire, s’il va falloir que je suis un peu plus maline et tout en respectant mes engagements et en essayant de faire fonctionner la marque. Clairement j’en vis pas aujourd’hui mon but, ce serait d’en vivre, mais je pense que c’est faisable en fait.

(MARIE) donc ça fait quand même de nombreuses années ou tu cumulais comme ça ? Plusieurs activités avec plusieurs jobs, avec des horaires fixes, et cetera. Et finalement tntercaler ton projet là-dedans. Aujourd’hui, le fait d’être entrepreneuse à temps plein ett finalement c’est toi qui organise tes propres journée qui est ton propre patron : est ce que c’est quelque chose qui est un changement, qui est important, qui est difficile pour toi, ou est ce que c’est une transition qui s’est fait très facilement ?

(BERTILLE) C’était très difficile au début. Honnêtement, j’ai eu l’impression d’être une grosse, une grosse blague parce que les premiers jours du coup j’ai été super fatiguée. Je pense que je me suis pris un contrecoup de de toutes ces années ou je ne me suis pas reposer. Donc je faisais la sieste, du coup je me suis dit, Ah, c’est pas possible, je suis pas, j’ai pas quitté mon job pour faire la sieste en fait. Enfin c’est pas OK ? Ensuite j’avais l’impression de rien faire de mes journées alors que si. Mais comme j’étais pas en train de coudre et que, par exemple, je préparais des stories pour Instagram. Pour moi, c’était pas quelque chose que je pouvais toucher à la fin de la journée, pas quelque chose de concret, donc j’avais l’impression d’avoir rien produit. Et en fait petit à petit, j’ai réussi à caler mon planning et ça c’est fait. Mais il y a encore des jours ou ou le soir. Je dis à Laurette, j’ai déconné, j’ai pris 1h pour lire. Je travaille pas assez alors qu’en fait si c’est okay, enfin la différence c’est juste que moi comme je suis chez moi j’ai pas aller au Bureau, j’ai pas un rendement aussi clair et précis qu’une personne qui travaillerait en dehors de chez elle. En fait, c’est moi letélétravail, j’ai jamais connu. C’est un gros changement et surtout je pense qu’il faut que j’apprenne à me faire confiance.

(MARIE) C’est une organisation dont vous avez discuté avec avec ta femme, avec tes enfants, est-ce que ça s’est fait naturellement ? Est ce que ça fait partie de la décision parce que c’est une dimension que ta prise en compte ?

(BERTILLE) Ouais tout à fait bah déjà quand je leur ai dit que j’allais quitter le salon, ils étaient super heureux parce que pour eux ça voulait dire que le soir, je serai là avec eux pour dîner. C’est quelque chose en fait qu’on faisait pas du tout avant qu’on a mis en place. Bah au confinement s’est mis à dîner tous les 4 tout le temps et après on n’a plus jamais arrêté. Mais avec le salon de tatouage, parfois j’arrivais tard. Donc du coup on s’est dit ça, ça va être bien, ça va permettre de les coucher plus tôt et même Euh Ben quand il rentre à la maison, Je suis là, tu vois ce ce midi, j’ai pu aller chercher Lily pour qu’on mange toutes les 2 ce qui est quand même pas mal. Ca n’arrivait jamais avant, donc ouais, ça pour moi, c’était, c’était important, même pour le reste aussi parce qu’on en avait assez. Elle comme moi, de travailler énormément pour peu de rendu. On n’est pas du tout dans le fonctionnement, on va travailler beaucoup, beaucoup et gagner beaucoup, beaucoup d’argent, c’est pas trop notre truc, nous, notre importance, c’est d’être bien ça, soit en adéquation entre notre travail et notre vie de famille, et c’est la vie de famille est importante, que le travail finalement.

(MARIE) Et est ce que le fait de de vivre avec ces enfants là depuis plusieurs années maintenant, ça change ton rapport à la maternité, est ce que par exemple l’idée d’avoir d’autres enfants c’est quelque chose auquel tu penses ? Est-ce que ça a changé ton ta vision du sujet .

(BERTILLE) Bah on en a parlé avec Laurette parce que oui, factuellement, quand on est avec la personne qu’on aime et qu’on voit que la famille tourne bien, on pourrait cesser. Tenté en disant aller allez pourquoi pas, on en fait un 3e et Laurette m’a dit, en plus de façon absolument adorable, que si je souhaitais un un enfant, il y aurait pas de souci pour elle. Voilà, mais déjà la grossesse, pour moi, c’est toujours pas possible. Euh Laurette ne souhaite pas être enceinte non plus parce que les les enfants une 2e maman qui les a portés Et oui factuellement avoir d’autres enfants ce serait possible pour moi, mais là l’équilibre qu’on a, je le trouve tellement, tellement précieux qui est un peu hors de question que je casse tout ça pour un pour peut être éeventuellement un désir d’enfant. Je pense que c’est trop bien cette place que j’ai finalement je voudrais pas avoir un autre enfant. J’aurai peur que ça mette des limites que les enfants se sentent moins intégrés ou je ne sais quoi. Donc on y a pensé, mais non. Je pense qu’on de laissera pas tenter pour pour un autre bébé.

(MARIE) Alors je te propose de passer aux questions de conclusion, si je te demande ton meilleur moment dans ta vie de maman bosse, tu penses à quoi ?

(BERTILLE) Moi, quand je leur montre les les shootings ou les films ou tout ça et que ils reconnaissent toutes les mannequins, les pièces et qui me fassent, c’est trop beau et ça, c’est vraiment cool.

(MARIE) Et à l’inverse, si je te montre ton pire moment, ta pire anecdote ?

(BERTILLE) Quand je me suis cassé le coude en mai dernier et que on m’a livré toute ma collection à ce moment-là, que Laurette était en évènement jusqu’à 23h. J’étais toute seule avec les enfants que j’ai dû demander à Jules, heureusement, il est grand, mais quand même de porter les cartons et de les monter dans la Chambre et de m’aider à faire des trucs et c’était pas possible. J’étais complètement submergée par le taf, par la douleur. Ça fait 2 jours qu’o était cassé le coude et les enfants qui couraient partout et ça c’était vraiment pas cool ça. Je me suis dit que c’était vraiment un sale moment.

(MARIE) Pour finir, si t’avais un conseil à donner à la jeune femme que t’étais au tout début de ta carrière, ça serait quoi ?

(BERTILLE) D’y croire et que dans tous les cas, on retombe toujours sur ses pattes, que ça ira toujours.

 

(MARIE) Merci à Bertille de m’avoir raconté son histoire, évidemment, je vous invite à découvrir très jolies créations et les sublimes photos de ces modèles sur le compte Instagram de Bertille Isabeau. Profitez en pour passer me faire un coucou sur le compte de Maman Bosse Le Podcast, c’est toujours un plaisir d’échanger avec vous. Je vous dis à très vite pour un nouvel épisode et d’ici là maman bosse.

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